Sad Day - Melancholy
Un peu de prose dans ce monde de brute...
Le temps qui passe... Déjà... J'ai beau tenter de crier ou même de
hurler, de mettre des points d'exclamations un peu partout, des points
d'interrogations aussi, mais rien à faire... Ca ne servirait à rien,
sauf à me rendre encore plus pathétique que je ne le suis déjà en
écrivant ces quelques lignes ponctuées de fatalités plus ou moins
banales et ordinaires.
Je crois que j'ai peur. Peur du temps qui gouverne mes souvenirs. Car
j'ai beau fermé les yeux, j'y vois toujours le même émerveillement face
à une enfance pas facile, mais qui regorge de bons souvenirs malgré
tout, des petits détails qui rendaient aux yeux de l'enfant que j'étais
une vie plus colorée et moins triste, beaucoup moins triste qu'elle ne
l'était... On m'a pourtant souvent dit que la souffrance permettait de
juger les bons moments à leur juste valeur. Mais j'ai l'impression que
petit à petit, j'en perd le sens profond...
Lorsque je n'étais encore qu'un tout petit garçon, je souffrais mais
j'arrivais à percevoir toute la beauté du monde. Maintenant que je suis
grand, j'ai l'impression de n'être qu'une épave qui a eu son lot de
malheur et de bonheur, mais à qui il ne reste que la mélancolie pour
seule compagnie. Une épave parcequ'à trop penser; à trop douter aussi,
on ne fait rien et on finit par sombrer petit à petit...
Lorsque je ferme les yeux pour envisager mon avenir, je le vois voguer
sur le temps qui me glisse entre les doigts, au bord d'un rivage semé
d'incertitudes... Et lorsque refermant les yeux pour y voir un peu plus
clair, seule la tristesse d'un passé à jamais perdu resurgit.
Finalement, la verité, c'est qu'on ne connaît aucune réalité qui soit à la hauteur de nos idéaux...
Mais quelque part, ce qui fait le plus mal dans tout ça, c'est que j'ai
beau soupirer aux âffres du mécontentement, à me laisser étreindre dans
les bras de la lamentation, je garde malgré tout espoir. L'espoir de
trouver quelque chose de grand, de beau et d'unique. Quelque chose de
sincére et d'entier, l'amour peut-être. Le tout est d'y croire, ne
jamais cesser d'essayer de s'en donner les moyens.