My Pencil for My Friend
Regarder, ressentir, interpréter puis écrire...
Ecrire que ce l'on ressent, ce que l'on vit. Ecrire pour montrer avec
un certain recul une part de sa propre intimité. Ecrire pour se livrer,
pour épencher sa soif d'idéal. Ecrire pour cultiver tous ces moments
qui prennent de la valeur seulement quand on sait qu'on ne les revivra
plus jamais. Ecrire pour avouer ses doutes et la fragilité de sa propre
existence...
Puis écrire ses états d'âme, son ras-le-bol général et avoir marre de
tout ce qu'on désire mais qu'on ne posséde pas. Marre de s'abandonner
dans la douleur et de s'y complaire sans forcément s'y faire. Marre de
se lamenter sans rien faire et de croire que l'enfer c'est la vie sur
terre. Marre d'esperer pour esperer tellement on a perdu les objectifs
de nos vies et les moyens d'y arriver.
Tout autant que nous sommes, ça nous ai déjà tous arrivé d'avoir des
coups de barre, d'être pensif ou mélancolique. De regarder dans le
vague à l'intérieur d'un café et de voir déambuler derrière la vitre,
tous ces gens qui se croisent s'entrecroisent et qui s'ignorent, des gens
comme vous et moi. Des gens monotones qui sans le savoir sont tous à la
recherche d'une envie soudaine, d'une folie extravagante, de plaisirs
simples et pourtant sans prix.
Quelque part on est tous au fond de nous des APDS (Ados
Pseudo-Depressifs
Suicidaires) car bien qu'on ait les pieds sur terre, on prend
conscience
à un âge où l'on a plus forcément le temps de croire que la réalité ne
sera jamais à la hauteur de nos idéaux. Que tous les rêves qu'on a su
bâtir à la force de nos âmes étant petits ne se réaliseront jamais.
Qu'on nous a peut-être bien berné. Mais surtout qu'en grandissant, on
oublie
l'enfant qu'on a été pour se concentrer sur l'homme que l'on va
devenir. Être un ADS n'est pas tant dans le fait d'être un ado
dépressif ou suicidaire, mais bel et bien d'avoir perdu la volonté ou
la force de
s'opposer à la fatalité.
Mais néanmoins, comme dirait Malraux, "la vie ne vaut rien mais rien ne vaut la vie".