Nobody in the Street
Un réveil qui sonne et le vent qui frisonne...
Aujourd'hui 3h du mat', je peine à dormir malgré mon énergie à y mettre
du mien. Assis au fond de mon lit, j'ai encore cette impression que
tout m'échappe, que je ne sais ni créer ni saisir les opportunités.
Et comme d'habitude dans ces moments là, je m'enfile un sweat-shirt, je
prend mon Ipod, puis je vais courir une heure ou deux; pour
décompresser, pour oublier tous ces doutes qui me rongent. Pour me
laisser traîner par le vent et suer toute la frustration qui m'anime.
Et peut-être bien que je ne le constate jamais assez mais comme c'est
reposant que de voir une ville plongée dans le noir. Une ville en plein
sommeil pendant que vous, vous tracez sur la route. De savoir qu'il n'y
a personne à l'exception de quelques clochards ou de quelques
noctambules en mal de bières après une soirée trop arossée; de quelques
personnes qui traînent à faire une promenade à l'abri de tout, aussi
bien des chauffeurs qui se prennent pour Michaël Schumarer que de la
populass' en masse.
Et je cours. Je cours sur la route. Je cours sans but et sans issue
mais je cours. Et je trace. Je trace dans les rues et dans Paris. Je
trace au détour de plusieurs virages mais je trace. Et je ne cesse de
courir et de tracer. Je ne cesse, de toutes mes forces, de vouloir
défier le temps, de vouloir gagner contre le vent.
Et bel effort que de vouloir reprendre sa vie comme on reprend son
souffle. Avec courage et difficulté, on peine à y arriver mais on y
arrive, envers et contre tout, envers et malgré tout, on y arrive.
Le tout est d'essayer. Et même si certains d'entre nous portent le
poids d'une vie insatisfaite, on se rend compte malgré tout qu'il ne
tient qu'à nous pour que tout cela change. Que comme la riviére qui
coule et qui ne cesse de couler, que comme les nuages qui voguent et
qui ne cessent de voguer, la vie est ce qu'elle est, et qu'à force de
ne rien faire pour changer, on passe pour un éternel
insatisfait.
Alors trace.
Alors cours.
Et vis.